Les pieds dans le plat… La fête de la musique a connu, comme chaque année, un franc...

Les pieds dans le plat…

La fête de la musique a connu, comme chaque année, un franc succès. Une bonne température et des prestations éclectiques ont attiré une nombreuse foule en centre ville. A tel point que les visiteurs trouvèrent difficilement des places pour se garer. Il est aussi vrai que par les temps qui courent la gratuité n’est pas étrangère à ce constat d’affluence. Ce qui m’a le plus étonné, sans être surpris, c’est cette réflexion d’une personne qui me rapporta son étonnement de constater qu’il y avait beaucoup de noirs à Agen. Eh ! Oui, nous vivons dans un monde de plus en plus ouvert. Notre planète terre est devenue une petite boule aux dimensions se rétrécissant au fur et à mesure que la vitesse augmente et la communication se déploie. Notre société va se diversifier sur le plan ethnique et culturel. Compétences et talents ne sont pas l’apanage des blancs. Cela me permet de traiter d’un sujet sensible pour ne pas dire tabou qui est celui du phénomène créant une querelle entre nationalistes et cosmopolites. A priori je renverrais les deux positions dos à dos tant les arguments sont excessifs et la vision archaïque. D’abord dois-je rappeler que nous possédons à Agen deux institutions qui accueillent et forment des jeunes venant de tout le territoire national y compris des territoires d’outre-mer. Il s’agit du 48^ième régiment des transmissions et de l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire. A cet égard, prenant mon cas personnel j’ai quitté à 18 ans pour raison professionnelle ma région de naissance. Je me suis retrouvé à l’étranger dans un univers de gens venant de tous les horizons et concourant pour le même objectif. Cette expérience formatrice m’a permis de constater le fossé grandissant qui se créée au fil des ans entre moi et mes amis restés sur place. Mes nombreux échanges fructueux dans des zones géographiques différentes m’ont ouvert l’esprit à une critique différenciée pour ne pas dire plus objective. Ce sont les circonstances de la vie qui ont permis cette évolution. Aujourd’hui je suis bien obligé de constater que retrouvant avec plaisir mes amis d’enfance, dits autochtones, nous avons quelques divergences sur l’évolution de notre monde.

Chez l’homme blanc, noir ou jaune toutes les larmes sont salées

M’étant trouvé dans la situation d’un déraciné je suis à même de mieux comprendre celles et ceux qui ont quitté pour raisons professionnelles ou autre leur environnement de naissance. Bien que le recueil des données sur l’ethnicité soit interdit, il est d’abord étrange que l’on ignore que la population de personnes noires en France métropolitaine soit évaluée à plus de 5 %. Une grande partie de la population noire en France a été utilisée pour combattre sous le drapeau français lors de la première guerre mondiale. Plus de 200000 tirailleurs sont morts. Notre passé colonial n’est pas sans avoir laissé des traces indélébiles. Mais c’est surtout sous la 3^ième République un discours racialiste et péjoratif qui édifia des stéréotypes qui ont encore des difficultés à s’éteindre aujourd’hui. N’en déplaise à toutes celles et tous ceux qui éprouvent des difficultés à repousser leur instinct raciste. Nos lointains ancêtres homo sapiens sont restés en Afrique pendant les trois-quarts de l’existence de l’espèce humaine. Le racisme recourt à des préjugés pour déprécier la personne en fonction de son apparence physique ; il lui attribue des traits de caractères, des capacités physiques, intellectuelles qui renvoient à des images stéréotypées et à des clichés. Or, le racisme n’est pas une question, comme on le croit souvent, d’individus racistes qui commettraient des actes moralement ou juridiquement condamnés. Il s’agit d’un ordre social hiérarchisé, qui implique des privilèges pour les uns – même si ils·n’en veulent pas ou ne s’en rendent pas compte – et des torts pour les autres. Parler de racisme en France, cela implique donc autre chose que des insultes ou des moqueries. L’homme, blanc en Europe, noir en Afrique, jaune en Asie et rouge en Amérique n’est que le même homme teint de la couleur du climat.