Dessine-moi un mouton... «- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton... Quand le...

Dessine-moi un mouton...

«- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton... Quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe…» J’adore Saint-Exupéry et le Petit Prince en particulier. Alors aujourd’hui pourquoi ce texte me parle ? Parce que j’ai l’impression que la vie en fait c’est tout à fait ce passage du Petit Prince… Il y a ce que l’on représente, ce que l’on imagine et puis le réel, qui est parfois bien différent de ce que l’on avait imaginé de prime abord. A la mairie d’Agen on n’est pas en retard. Deux ans avant l’échéance, on s’inquiète de l’avenir et on prend le risque de dessiner ou esquisser un mouton. Certains sont étonnés de cette précipitation et y voit comme un risque d’une réflexion inadaptée au futur de notre ville alors que d’autres annoncent que ce sera une ville à l’aune de toutes les évolutions technologiques. Avancées technologiques qui ne sont pas sans modifier profondément notre environnement et modes de vie. Quand on voit les évolutions technologiques et les progrès faits chaque jour, il y a parfois de quoi halluciner. Il est indispensable que l’évolution des pratiques de gouvernance épouse ces tendances technologiques. L’une des étapes est de sensibiliser les populations. Les villes qui se développeront le plus sont celles qui misent sur les technologies de pointe et créent l'opportunité pour d'autres d'en développer de nouvelles. La dotation des autorités locales en matière grise est un facteur de plus en plus discriminant dans la création des inégalités territoriales. Les avancées exponentielles des technologies de ces deux dernières décennies ont révolutionné presque tous les secteurs. Les évolutions se font avec une telle célérité que pour certains l’avenir ce sont des ténèbres épouvantables et pour d’autres une fenêtre grande ouverte sur tout est possible. Au-delà des enjeux numériques, de nouveaux types de services aux citoyens et aux consommateurs émergent dans l’espace public, créant des formes économiques alternatives mais aussi une nouvelle approche du service public.

Les mandats locaux au service de l’intérêt général

Il est une autre considération c’est celles que les choses ne valent que par les hommes et les femmes qui les animent. Ici, il s’agit en l’occurrence d’élu(e)s. Ils et elles ont un rôle bien entendu essentiel, primordial sur la gestion des affaires communales. Préempter l’avenir c’est dans tous les cas avoir une vision claire et anticiper les mouvements sociaux impactés par les changements brutaux et quelquefois irréversibles. Certains et certaines sont installés depuis plusieurs mandats. Pour avoir participé à l’un des mandats en tant qu’adjoint au maire je suis un fervent défenseur du renouvellement des élus. Deux mandats me paraissent bien. Au-delà il existe le risque de l’habitude, du défaut de prise d’initiatives et quelquefois du goût de la rente. Dans une ville moyenne comme Agen il est très utile qu’un turn-over permette à des citoyens d’accéder aux responsabilités. De nombreux citoyens s’impliquent à travers des associations ou des clubs dans la vie de la cité. Par ailleurs, les conseils de quartier constituent un vivier de citoyens bénévoles prêts à s’investir dans un conseil municipal. Il faut leur ouvrir les portes du pouvoir local. L’étiquette politique vaut moins que le dévouement à la cause publique. Le maire reste celui qui impulse la politique et dirige une équipe dans la réflexion. De nombreuses municipalités ont connu les pires difficultés pour ne pas avoir su trouver dans la confiance une cohésion sans faille. Plus qu’un engagement civique, le mandat local est aujourd’hui perçu comme un métier : le maire est, tout à la fois, financier, entrepreneur et l’un des plus importants employeurs de sa commune. La démocratie vit avec ses élus mais attention quand l’élu n’est pas en capacité d’exercer ses responsabilités, c’est l’administration qui prend le pas.